Avant que ne me vienne l’idée de compléter d’un coup la (quasi-totalité) collection Orphée, j’en possédais déjà une quinzaine de recueils, acquis au fil des années. Celui ci est l’un des premiers (avec Attila Joszef). J’y ai même inscrit la date à l’intérieur : Février 2000. Je l’avais trouvé dans une librairie d’occasion, aujourd’hui disparue.
Dans cette anthologie consacrée au voyage, il y a les incontournables : Claudel, Cendrars, Velter, Segalen, Thiry ; les classiques : L’invitation au voyage de Baudelaire, extrait des Regrets de Du Bellay, inspiré par son voyage à Rome.
Voyage intérieur
Mais le voyage est aussi intérieur. Le poème « La vie voyage » d’Andrée Chedid, découverte avec ce recueil, en même temps que Mallarmé avec son poème Brise marine reste le seul dont je me souviendrais plus de dix ans après.
Il est lu par Sophia, grande voyageuse, grande lectrice, mais moins de poésie, elle est un peu stressée.
Aucune marche
Aucune navigation
N’égalent celles de la vie
S’actionnant dans tes vaisseaux
Se centrant dans l’îlot du cœur
Se déplaçant d’âge en âge
Aucune exploration
Aucune géologie
Ne se comparent aux circuits du sang
Aux alluvions du corps
Aux éruptions de l’âme
Aucune ascension
Aucun sommet
Ne dominent l’instant
Où t’octroyant forme
La vie te prêta vie
Les versant du monde
Et les ressources du jour
Aucun pays
Aucun périple
Ne rivalisent avec ce bref parcours :
Voyage très singulier
de la vie
Devenue
Toi
Andrée Chedid, La vie voyage
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