J’ai tenté de résister au cliché, mais il a été plus fort que moi. J’ai donc choisi ce poème de Tourgueniev.
La faute à Dostoïevski :
Je crois que le principal, le plus profond besoin intime du peuple russe, c’est un besoin de souffrance, perpétuel et jamais assouvi, partout et en tout.
Fiodor Dostoïevski. Journal d’un écrivain.
Avec Gogol (Les âmes mortes) et Tolstoi, ils ont donné vie à cette âme russe construite sur la souffrance, et ce concept littéraire allait devenir l’identité nationale (le 19e siècle, c’est l’éveil des nations dans toute l’Europe).
Le poème lu par Tzveta
Si c’est vrai, ce poème serait un concentré de cette fameuse âme russe, il s’intitule Règle de vie. Il est lu par Tzveta, qui, si elle n’est pas russe, n’en est pas moins slave !
A quelles souffrances pensait Tourgueniev en écrivant ce poème ?
Grandir avec une mère tyrannique et brutale ? Du servage, qui a eu cours en Russie jusqu’en 1861, et contre lequel Tourgueniev s’est révolté ?
Veux-tu vivre tranquille ?
Connais les hommes, mais vis seul.
N’entreprends rien et ne regrette rien.
Veux-tu vivre heureux ?
Apprends d’abord à souffrir.
Règle de vie, un poème d’Ivan Tourgueniev traduit par Charles Solomon et revue par Alexandre Zviguilsky.

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.